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Aujourd’hui, nous plongeons dans le monde de la bande-dessinée et remontons le temps, très loin, jusqu’au XIIIème siècle.

Th de Roy 1

La série Thierry de Royaumont a d’abord été publiée chez Bayard entre 1953 et 1959. Elle a été rééditée en 1995 aux éditions du Triomphe et se divise en quatre épisodes.

Bon, à première vue, c’est une histoire de chevaliers du Moyen-âge avec des gentils et des méchants, des gentes dames et de vraies fripouilles… Les quatre héros luttent pour le bien, le beau, le vrai ! Ca c’est un programme ! Et en effet, les deux premiers épisodes sont un peu comme ça, mais en mieux, avec des histoires de croisades, de couronne d’épines, d’exotisme, de trahisons et des combats en tous genres, parfois sanglants, parfois drôles, toujours haletants.

Th de Roy 4Les deux derniers épisodes sont de loin les plus intéressants.

Thierry, rejeton d’une bonne famille déchue, et ses trois potes prolos (le gros baraque Gaucher, le titi parisien Sylvain et l’intello-mystique Galeran) ainsi que sa dulcinée Leïla de Coucy (sic ! C’est la fille adultère du sire de Coucy et d’une sarrasine, ça fait un peu Abdallah de Bourgogne du chevalier de Pardailhac, le charme de l’Orient allié à la noblesse française, la grande classe), tous ce petit monde, disais-je affronte une société secrète internationale qui base son pouvoir sur l’argent, la lâcheté, le chantage, le secret… avec à sa tête l’homme sans visage mi-ange mi-démon : Saïno. Je ne vous en dis pas plus… Le scénario d’André Sève est bien ficelé, tordu à souhait (il aurait pu être jésuite, dommage il n’était qu’assomptionniste), sans longueur aucune et avec de multiples rebondissements. Honnêtement, c’est top !

Th de Roy 3La deuxième raison qui m’a fait vous proposer cette série, c’est le dessin de Pierre Forget (oui, oui, le graveur de timbres), qui évolue d’ailleurs fortement du premier au dernier tome. Il est à la fois très précis – mais pas trop fouillis – très moderne et très expressif. Les caractères et les sentiments sont bien marqués : le héros est body-buildé, l’héroïne est jolie, voire sensuelle (au grand dam de quelques mères de jeunes lecteurs outrées lors de la parution dans Bayard), les méchants sont moches. Le décor est dantesque, l’architecture caricaturale (les châteaux ressemblent à Neuschwanstein, le palais des méchants à Métropolis…), les couleurs contrastées… Tout ça donne une atmosphère très particulière, entre étrange et irréel.

Th de Roy 2

Une série à lire et à relire au coin du feu en sirotant un vieux grenache sur fond de musique de Stefano Landi.