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Archives de Tag: dessin

Manon Iessel, l’enfance en dessin

10 jeudi Nov 2016

Posted by hilaire in Artiste

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dessin, Illustration, Jeunesse, XXe

Nombre de lecteurs d’Artetvia – et surtout de lectrices – ont certainement eu le plaisir de lire dans leur enfance les romans de Thérèse de Marnyhac, plus connue sous le nom de T. Trilby. Ces histoires charmantes, fraîches et très morales – ce qui n’exclut pas des passages plus difficiles (nous ne nageons pas dans de la guimauve ouatée, vraiment pas, relisez donc En avant !) – ont été illustrées pour la plupart d’entre elles par une artiste au style inimitable, aisément reconnaissable : Manon Iessel. Mais qui est-elle en réalité ?

Manon Iessel - Dadou gosse de ParisManon Iessel est née en 1909. Elle fut d’abord formée par son grand-père maternel, artiste de son état qui l’encouragea dans sa vocation de peintre et illustrateur. Sa mère elle-même était peintre amateur. Elle entra ensuite dans l’atelier d’Adrien Bruneau, peintre, décorateur, enseignant à l’école Boulle, créateur de la cinémathèque de la Ville de Paris.

Au début des années 1930, très jeune donc, elle débuta une très longue (30 ans) collaboration d’illustratrice pour les éditions pour la jeunesse Gautier-Languereau, célèbres pour son personnage de « bande-dessinée » pour enfants, mais peu appréciée par les Bretons, Bécassine (dessinée par Joseph Pinchon).

Manon Iessel - Coco de FranceElle illustra de très nombreux romans, notamment la plupart des œuvres de T. Trilby. On lui doit aussi des illustrations pour des revues de jeunesse (Bernadette, Ames vaillantes, Capucine…). Elle a travaillé également pour la publicité, en dessinant des affiches, cartes postales, pochettes de disques et même des catalogues de vêtements pour enfants. Elle finit sa vie modeste et tranquille en 1985.

Son style est à la fois très personnel et très « de son époque ». De son époque, car elle adopte les caractéristiques de l’Art Déco : un trait vif mais pas nerveux, clair, précis, presque géométrique. Très graphique. Très personnel, car on sent qu’elle savoure à croquer un enfant joufflu, une fillette espiègle, un garnement parisien. Son dessin est tout en sensibilité, sans sensiblerie, charmant et frais.

Manon Iessel - Jerry dans l'ombreLes aquarelles originales passent parfois en vente aux enchères. Les prix restent raisonnables.

Alors, si vous ou vos enfants lisez un roman de Trilby, prêtez attention aux dessins. Vous serez conquis, à n’en pas douter.

Manon Iessel - Fantaisies estivalesManon Iessel - Couverture de CapucineManon Iessel - Catalogue

Job, l’illustrateur de la jeunesse de nos (arrière) grands-parents

30 jeudi Mai 2013

Posted by hilaire in Artiste, Arts divers

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dessin, Napoléon

Après Schubert, sa belle, sérieuse et ingrate meunière, je vous propose aujourd’hui de partir dans le monde de l’enfance, à la suite d’un des premiers articles de ce site, qui vous avait présenté Pierre Forget, graveur et illustrateur de bandes dessinées, notamment la série Thierry de Royaumont.

Remontons le temps et penchons-nous sur un autre illustrateur de livres de jeunesse, Jacques Onfroy de Bréville (1858-1931), qui signe ses œuvres sous ses initiales : Job.

Un rêve agité

Un rêve agité

Très tôt attiré par les arts graphiques, le jeune Jacques se voit refuser l’entrée aux Beaux-Arts… par son père. Il s’engage donc pendant cinq longues années dans l’armée de la république naissante, les affres de la Commune tout juste refroidies. Il en gardera de bons souvenirs et une passion pour les armes, les uniformes et l’histoire militaire. Il entre enfin aux Beaux-Arts et se forme dans les ateliers des peintres Carolus Duran et Evariste-Vital (cela ne s’invente pas !) Luminais. Il collabore ensuite à différents journaux (Le Monde Parisien, La Nouvelle Lune) où il excelle dans la caricature et la satire politique et sociale, à l’image du célèbre Caran d’Ache, celui du dîner en famille parlant de l’affaire Dreyfus. Il croque avec une délectation non dissimulée les travers de la société de la Belle Epoque et développe son goût pour l’histoire en images (l’ancêtre de la bande-dessinée), renouvelant l’imagerie enfantine, jusque là préemptée par les productions d’Epinal.

Job - Louis XIJob est surtout connu pour l’illustration de livres historiques, une bonne trentaine d’albums, écrits pour nombre d’entre eux par Georges Montorgueil ou, plus rarement, par Abel Hermant ou Jacques Bainville ! Et ce sont de petits chefs-d’oeuvre. Ils racontent aux enfants les grands moments de l’histoire de la Patrie, ou la vie des grands héros français auréolés de gloire, avec un faible marqué pour l’épopée napoléonienne.

Sapeur

Sapeur

Les textes sentent bon leur Troisième République : on y parle d’héroïsme, de devoir, d’honneur, de courage. Les textes et les images sont là pour exalter la gloire et la grandeur de la France, et les faits héroïques, exemples parfaits pour la jeunesse ! Les anecdotes sont nombreuses et savamment illustrées : point besoin d’être un parfait pédagogue agrégé des ex-IUFM pour savoir que c’est par ce biais que nos têtes blondes apprennent leur histoire de France et leurs leçons de choses : Bayard et son pont, Du Guesclin et ses cochons, Roland et son olifant, etc. y compris sous l’angle de la légende ou de la caricature : Louis XI, à l’air sinistre, visitant le cardinal de La Balue dans sa fillette – qu’il ne rejoignait en fait que la nuit – dans un noir cachot, mais en robe rouge de soie moirée immaculée, le même Louis XI se promenant dans son jardin du Plessis où abondent les pendus…

Le dessin est souple, précis. Observez le détail des uniformes et leur réalisme : les soldats sont pieds-nus, portent les cheveux longs et la boucle d’oreille, les uniformes sont rigoureusement exacts. Les visages sont parfois caricaturaux : les héros sont beaux ou terribles, les méchants sont laids.

Charge de Murat à Eylau

Charge de Murat à Eylau

Job est un dessinateur de l’action et de la virtù, beaucoup moins de la contemplation. Les paysages, les bâtiments, la courbe des rivières ou l’harmonie du chatoiement des couleurs du ciel l’intéressent moins que la rudesse du grognard, la souffrance de la cantinière dans les plaines russes ou la satisfaction de la Grande Mademoiselle donnant l’ordre de faire tirer les canons de la Bastille sur les troupes royales. Le sommet étant atteint avec le personnage de Napoléon, stoïque dans l’effort, généreux avec les affligés, sans pitié pour les traîtres et les lâches et enfin nostalgique de sa gloire passée, sur son rocher de Sainte-Hélène.

Bonaparte

Bonaparte

On tombe parfois même dans le rocambolesque ou le loufoque : dans l’album consacré à Henri IV, l’écartèlement de Ravaillac est rendu de manière assez sanguinolente ; petit, j’ai également été marqué par cette image du siège de Paris où l’on voit une élégante dame, les yeux rougis de larmes qui vient de manger son enfant, la table portant encore… le pot de moutarde ! Job était connu pour son humour malicieux…

Henri IV (et sa poule)

Henri IV (et sa poule)

Tout cela donne des albums où règnent à la fois la fraîcheur, la gravité légère et les sentiments « élevés », le rêve et l’humour ; et surtout l’impression de vivre l’Histoire.

Nos grands-parents avaient bien de la chance, car c’est tout simplement somptueux !

Où trouver des albums illustrés par Job ? Je dirais qu’il faut commencer par fouiller les greniers familiaux. Ces histoires ont été largement diffusées, il doit bien en rester quelques-unes dans les malles aux souvenirs des maisons de famille. Ensuite, chez les bouquinistes et en salle de ventes, à des prix très très variés. Sinon, rabattez-vous sur les rares monographies qui lui ont été consacrées, en particulier le magnifique ouvrage de François Robichon, Job ou l’histoire illustrée.

Je tiens enfin à remercier Monsieur mon Père qui, dès l’enfance, m’a permis de découvrir cet artiste

D’Angers au Louvre !

14 jeudi Mar 2013

Posted by hilaire in Evénement, Sculpture

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D'Angers, dessin, Louvre, Musée

Décidément, je n’aime vraiment pas le Louvre : trop d’œuvres assemblées, j’ose dire entassées. Plein d’œuvres magnifiques, évidemment, mais il est difficile de les apprécier. Et puis, que de monde ! Ça grouille, ça bruisse, ça caquette. Et pourtant j’ai décidé d’y faire un tour, pensant que le froid et la neige allaient rebuter le touriste.

Raté !

J’avoue qu’au début j’y étais allé pour voir une exposition sur la peinture mexicaine aux XVIIème et XVIIIème siècles. Patatras, l’expo est très difficile à trouver, perdue parmi les tableaux espagnols de la collection permanente – fort beaux d’ailleurs (Zurbaran, Ribera, Goya…) –  et en fin de compte, très décevante. Circulez, il n’y a rien à voir…

En revanche, je me suis attardé sur la rétrospective dédiée aux dessins de David d’Angers, qui réserve de jolies surprises.

David_d_Angers - FoyLe Louvre, en collaboration avec le musée d’Angers, nous propose une belle collection d’esquisses, de dessins et de modèles réduits en terre cuite, préparatoires aux œuvres plus magistrales que sont les sculptures en pied, les bas-reliefs ou les monuments funéraires, ainsi qu’une partie de la collection de dessins de l’ami David, couvrant principalement le XVIIIème et le début du XIXème siècles (Vernet – Claude-Joseph, pas Horace, Géricault et même Friedrich ; si, si, le Teuton qui a peint Le voyageur contemplant une mer de nuage, œuvre présente dans tous les bouquins d’histoire de collège comme archétypal du début du romantisme allemand à la Herder, Schiller ou Goethe). On n’a pas le sentiment de s’être fait avoir – vous savez les expos qui s’appellent « Rembrandt et ses potes » où il y a beaucoup de potes et peu de Rembrandt… Là il y a vraiment du d’Angers ! Deux salles pleines à ras-bord.

David d'Angers 2De son vrai nom Pierre-Jean David, il est né à Angers en 1788 et mort en 1856. Autant vous dire qu’il en a connu des régimes. D’ailleurs, ça se voit dans les pièces présentées. Fasciné par la mystique thermidorienne et impériale, il a sculpté de nombreux sujets militaires tels que les campagnes d’Espagne du général Foy (monument funéraire au Père Lachaise), mais aussi, quand il le fallait (il faut bien se nourrir, ma bonne dame), un bas-relief représentant la réception du duc d’Angoulême, un médaillon en bronze de Chateaubriand, avec une tête assez inhabituelle, et encore un peu plus tard, un portrait de Prosper Mérimée.

David d'Angers 1Cela donne une œuvre assez éclectique dans les sujets mais une forte unicité dans le style : un historien de l’art parlerait de rhétorique picturale classique. Et en effet, il a par exemple illustré, visiblement avec délectation, une édition d’Antigone, aux traits avares, drapés marqués et muscles saillants (pas pour Antigone, les muscles, pour Créon !). De son voyage en Grèce, avec sa fille Hélène, il rapporta des croquis antiques de toute beauté, notamment de Philopœmen (c’est utile une expo, on apprend le nom de gens illustres !) à Sparte. Même les événements contemporains sont classicisés : la victoire de tel général napoléonien devient un triomphe antique où la virtù et le courage triomphent de la veulerie et la bassesse ; une révolte d’esclaves à Saint-Domingue devient un combat entre gentils Hellènes et méchants Perses (pour l’anecdote, dans la scène, il a croqué un esclave croquant un soldat de la révolution – pas très politiquement correct tout ça…). Les dessins préparatoires sont parfois nerveux, parfois au contraire très précis, notamment les portraits. On peut même apercevoir les techniques de dessins utilisées : il y a un superbe exemple de carroyage méticuleusement dessiné. A la fin de sa vie, alors que nombre de ses contemporains avaient sombré dans un romantisme de bon aloi ou dans les caricatures sociales, il est resté fidèle à sa ligne classique.

D'angers - Chateaubriand

Si, si, c’est bien Chateaubriand !

Cela donne une exposition agréable à visiter : un regret, qu’il n’y ait pas systématiquement la reproduction de l’œuvre sculptée à côté du dessin préparatoire. Pourtant, cela ferait sens comme dirait l’autre.

A voir bien entendu, autrement, je ne vous en parlerais pas, mais un conseil, allez-y tôt le matin, il y aura moins de monde. Et combinez cette visite avec une partie des collections permanentes (billet commun). Ne tardez pas trop, c’est jusqu’au 20 mai !!

http://www.louvre.fr/expositions/david-d-angers-dessins-des-musees-d-angers

Thierry de Royaumont : une BD pour petits et grands

27 jeudi Déc 2012

Posted by hilaire in Arts divers

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BD, dessin, moyen-âge

Aujourd’hui, nous plongeons dans le monde de la bande-dessinée et remontons le temps, très loin, jusqu’au XIIIème siècle.

Th de Roy 1

La série Thierry de Royaumont a d’abord été publiée chez Bayard entre 1953 et 1959. Elle a été rééditée en 1995 aux éditions du Triomphe et se divise en quatre épisodes.

Bon, à première vue, c’est une histoire de chevaliers du Moyen-âge avec des gentils et des méchants, des gentes dames et de vraies fripouilles… Les quatre héros luttent pour le bien, le beau, le vrai ! Ca c’est un programme ! Et en effet, les deux premiers épisodes sont un peu comme ça, mais en mieux, avec des histoires de croisades, de couronne d’épines, d’exotisme, de trahisons et des combats en tous genres, parfois sanglants, parfois drôles, toujours haletants.

Th de Roy 4Les deux derniers épisodes sont de loin les plus intéressants.

Thierry, rejeton d’une bonne famille déchue, et ses trois potes prolos (le gros baraque Gaucher, le titi parisien Sylvain et l’intello-mystique Galeran) ainsi que sa dulcinée Leïla de Coucy (sic ! C’est la fille adultère du sire de Coucy et d’une sarrasine, ça fait un peu Abdallah de Bourgogne du chevalier de Pardailhac, le charme de l’Orient allié à la noblesse française, la grande classe), tous ce petit monde, disais-je affronte une société secrète internationale qui base son pouvoir sur l’argent, la lâcheté, le chantage, le secret… avec à sa tête l’homme sans visage mi-ange mi-démon : Saïno. Je ne vous en dis pas plus… Le scénario d’André Sève est bien ficelé, tordu à souhait (il aurait pu être jésuite, dommage il n’était qu’assomptionniste), sans longueur aucune et avec de multiples rebondissements. Honnêtement, c’est top !

Th de Roy 3La deuxième raison qui m’a fait vous proposer cette série, c’est le dessin de Pierre Forget (oui, oui, le graveur de timbres), qui évolue d’ailleurs fortement du premier au dernier tome. Il est à la fois très précis – mais pas trop fouillis – très moderne et très expressif. Les caractères et les sentiments sont bien marqués : le héros est body-buildé, l’héroïne est jolie, voire sensuelle (au grand dam de quelques mères de jeunes lecteurs outrées lors de la parution dans Bayard), les méchants sont moches. Le décor est dantesque, l’architecture caricaturale (les châteaux ressemblent à Neuschwanstein, le palais des méchants à Métropolis…), les couleurs contrastées… Tout ça donne une atmosphère très particulière, entre étrange et irréel.

Th de Roy 2

Une série à lire et à relire au coin du feu en sirotant un vieux grenache sur fond de musique de Stefano Landi.

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