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Archives de Catégorie: Evénement

Waterloo à la bibliothèque Paul-Marmottan : une exposition à visiter

30 jeudi Avr 2015

Posted by hilaire in Evénement

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Exposition, Musée, XIXe

En France, que cela soit sur les champs de bataille ou dans les stades, on aime rendre hommage aux combattants, surtout quand ils perdent mais… « avec les honneurs ».

Le centenaire des batailles napoléoniennes – victoires ou défaites – a été fort peu médiatisé, il faut le reconnaître. Waterloo ne fait pas exception.

Sauf à la bibliothèque Paul-Marmottan, que les lecteurs d’Artetvia connaissent pour avoir lu un entretien avec sa conservatrice il y a quelques mois.

Nicolas Renard - WaterlooSpécialisée dans l’histoire napoléonienne, la bibliothèque nous propose aujourd’hui une rétrospective sur cette bataille, illustre par son ampleur (200 000 hommes y participent), la notoriété de ses protagonistes, Napoléon, Wellington, Blücher, Grouchy ; illustre car « ces soldats de la dernière guerre furent grands ; ils avaient vaincus toute la terre » ; illustre par ses conséquences sur la géopolitique européenne et tout simplement parce qu’elle a changé le cours de l’histoire de France.

Le parcours, simple, est structuré en quatre temps forts.

  • Le contexte : les Cent-Jours, l’état de la coalition…
  • La bataille elle-même, pendant la campagne de Belgique : la composition des armées et des états-majors, son déroulement, la garde qui ne se rend pas, mais enfin un peu quand même (voyez Goscinny, il faudrait toujours relire régulièrement Astérix…), les considérations stratégiques, tactiques, les faits mémorables – réels ou imaginaires.
  • « Défaite glorieuse et mémoire éclatée » : Waterloo a suscité quantité d’œuvres artistiques ou littéraires. Fait héroïque de l’armée française conduite par un lâche tyran du nom de Napoléon pour les uns. Chute de l’Aigle, trahi par les siens pour les autres… Tout dépend de l’utilisation politique que l’on veut en faire. Les caricatures et pamphlets abondent, la littérature hagiographique également.
  • Et enfin, l’exposition inédite (du moins sous cette forme) d’un artiste contemporain, Nicolas Renard, amoureux éperdu de la geste napoléonienne.

La scénographie est soignée et de bon goût. Les œuvres présentées sont, pour la plupart, des estampes, dessins, lithographies, gouaches et aquatintes (une variante de l’eau-forte), les collections provenant en majorité du fonds de la bibliothèque. Les écrits tiennent une place importante, la bataille étant source d’inspiration inépuisable, d’Hugo à Chateaubriand, en passant par Veuillot ou Stendhal. Le cinéma n’est pas oublié, avec les affiches des films de Karl Grune (1929), Sergueï Bondartchouk (1970) et… Mussolini (pas Benito mais son fils Vittorio). On y voit même le vieux vinyle du tube d’ABBA !

Waterloo à MarmottanOn note la présence notable de cartes détaillées de la bataille, de dessins des troupes de toute beauté (amateurs d’uniformes, venez !)… et de l’original de la page d’Astérix chez les Belges qui évoque Waterloo (la garde meurt mais ne se rend pas – Mais si elle se rend) où l’on peut admirer de près la qualité du dessin d’Uderzo. Quant aux dessins et peintures de Nicolas Renard, elles sont fort réussies, avec une nette préférence pour les dessins à l’encre en petit format. L’artiste s’attachant au mouvement plus qu’aux détails, les représentations de charges de cavalerie ou d’infanterie sont particulièrement évocatrices.

L’originalité de cette exposition ? Présenter Waterloo non pas seulement comme une bataille (une défaite qui plus est !), mais aussi comme un « moment clé » de l’histoire française. Présenter Waterloo à partir d’œuvres françaises mais aussi étrangères, la bataille vue de l’autre côté donc !

Une exposition dont l’intérêt est tout autant historique qu’artistique.

Cela se passe du 15 avril au 11 juillet, 7 place Denfert-Rochereau à Boulogne-Billancourt (et pas à Paris, attention). Mercredi au vendredi : 9h30-13h/14h-18h – Samedi : 9h30-13h/14h-17h.

Plus d’informations sur le site de la mairie.

 

 

 

 

Jouons avec Artetvia – Les réponses

12 jeudi Juin 2014

Posted by hilaire in Evénement

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Il y a quinze jours, Artetvia vous proposait de relire les articles déjà parus en répondant à un bref questionnaire de culture générale. Vous êtes nombreux à y avoir répondu. Merci ! En voici les réponses.

  1. Je suis le dernier château de la Loire, capitale des Ducs de Bretagne : qui suis-je ? Le château de Nantes, évidemment.
  2. Marin-Marie, Marin Marais : qui est le compositeur, qui est le peintre ? Marin-Marie, pseudonyme de Marin de Saint-Front est peintre de marine, Marin Marais est violiste et compositeur.
  3. Je suis une ville italienne qui accueille deux fois par an une course de chevaux mémorable. Ma Torre del Mangia mesure plus de 100 mètres, ma cathédrale inachevée. Ma sainte préférée s’appelle Catherine. Quel est mon nom ? Sienne.
  4. Je suis un thème musical répandu dans toute l’Europe, une ligne de basse obstinée en huit mesures. 150 compositeurs m’ont repris, de Bach à Vangelis. Je suis… la follia, appelée aussi les folies d’Espagne, la folia…
  5. Je m’appelle Jacques Onfroy de Bréville et j’ai dessiné beaucoup de livres d’histoire pour enfants : quel est mon nom d’artiste ? Job.
  6. Je suis un instrument de musique à vent. J’ai beaucoup été pratiqué pendant la Renaissance, et la période baroque, puis totalement oublié jusqu’au milieu du XXe siècle, je suis l’instrument du cours de Madame Labutte. Je suis… la flûte à bec, seule réponse possible, à moins que vous n’ayez joué du cornet à bouquin au collège.
  7. Je suis un biscuit fade et sans saveur qui craque sous la dent et pourtant les malouins m’aiment ! Le craquelin, honnêtement, ce n’est pas très bon.
  8. Qu’est-ce qu’un reuze ? C’est un géant des carnavals de Flandre, le plus connu est Reuze Papa de Cassel.
  9. Citez le nom d’un motet de Mondonville : Dominus Regnavit (le plus connu), In Exitu Israël (le plus beau), De profundis (le plus poignant), etc. Il n’en reste plus que 9.
  10. Le Triomphe de la République a été sculpté par… Jules Dalou.
  11. Membre des Seiz Breur, je suis mort, mais pas depuis longtemps. D’un caractère de cochon, je suis néanmoins un sculpteur de génie, je suis….. Jean Fréour.
  12. Le piqué et le tayaut : de quel instrument parle-t-on ? La trompe de chasse, merci Edouard pour ces précisions !
  13. Tournus a vu naître l’un des peintres les plus géniaux du XVIIIe siècle, lequel ? Jean-Baptiste Greuze.
  14. Qu’est-ce qu’un haha ? Un fossé dans un jardin, à but décoratif (rupture), pratique (rattraper les différences de niveaux) ou militaire (retarder la progression de l’ennemi).
  15. Je suis un compositeur languedocien du tout début du baroque, fan de pièces dialoguées et expressives. On me doit en particulier un Ave Maria, un Ecce Homo, un Tu Quis es. Guillaume Bouzignac.
  16. Que signifie le mot Houtland ? Le Pays du Bois, c’est la partie intérieure de la Flandre, opposée à la Flandre maritime.
  17. Quel est le vrai nom de Farinelli ? Carlo Broschi
  18. Je suis une structure de forme rectangulaire surmontant la croisée des transepts et portant le clocher de certaines églises romanes : le massif barlong.
  19. La famille Della Robbia était spécialisée dans… la terre cuite émaillée.
  20. Le Faouët est une commune renommée pour ses nombreuses chapelles : quel est le nom des deux plus belles (et connues) ? Saint-Fiacre et Sainte-Barbe.
  21. Qui est le Père Lachaise ? Le confesseur de Louis XIV, connu pour sa souplesse 😉
  22. Quel est le saint patron de l’abbaye de Maillezais ? Saint-Pierre.
  23. Qu’est-ce qu’un sautereau ? Le mécanisme du clavecin permettant le pincement des cordes.
  24. Quic en Groigne : qu’est-ce ? Une tour des remparts de Saint-Malo, c’est aussi le nom du bagad de Saint-Malo.
  25. Je suis un graveur hollandais, fortement influencé par Dürer. Mon œuvre est particulièrement lumineuse et sereine. Lucas de Leyde.
  26. Héritière de l’une des plus grandes familles florentines, j’ai marqué mon époque par mon génie d’écriture musicale et d’interprétation. Barbara Strozzi.
  27. Qu’est-ce-que le stiacciato ? Une technique permettant d’obtenir des bas-reliefs très peu profonds.
  28. Le serpent est l’instrument le plus grave de la famille des….cornets à bouquin.
  29. Parmi l’œuvre de Dürer, trois sont considérées comme ses Meisterstiche : lesquelles ? Le Chevalier, la Mort et le Diable 1513, Melencolia I 1514, Saint Jérôme dans sa cellule 1514.
  30. A votre avis, quel est l’article d’Artetvia le plus lu ? Sur les 70 articles pondus à ce jour, le plus visité est A voix haute : castrats, contre-ténors et haute-contre, avec 2 700 visites à lui seul, loin devant Anne-Sophie Bonno (850), Vézelay I (800) et Jeanne Barbey (700).

Le gagnant est une gagnante GLM, avec une demi-faute, suivie de Jean B (avec une faute), Séverine R et Anne-Sophie D (une faute et demie).

Merci pour votre participation !

Sacha Guitry à Montparnasse

05 jeudi Déc 2013

Posted by hilaire in Arts divers, Evénement

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Théâtre, XXe

Incroyable, après un an de publications variées sur le tourisme et la culture, aucun article sur le théâtre n’avait été écrit ! Pour réparer cet oubli malencontreux et inaugurer cette nouvelle rubrique, Artetvia vous propose une sortie théâtrale distrayante et rafraîchissante : Faisons un rêve de Sacha Guitry, qui se joue actuellement au théâtre d’Edgar à deux pas de Montparnasse.

Théâtre d'EdgarLe thème ? L’histoire d’un homme, de sa femme et de son amant. Quelle originalité, n’est-ce pas ?

Sauf que c’est du Guitry… La première a eu lieu en 1916, en pleine guerre donc, jouée par Guitry (l’amant évidemment, il se réserve toujours les bons rôles, pas fou – dans Si Versailles m’était conté, par exemple, il joue… Louis XIV), Charlotte Lysès, la première de ses cinq femmes et Raimu, dans le rôle du mari cocu. Pas mal quand même !

Faisons un rêve - GuitryCe type de pièce me plaît. C’est pour moi la quintessence du théâtre : pas d’artifice, ni de mise en scène spectaculaire : un texte savoureux et un jeu d’acteurs de qualité suffisent. Ajoutez quelques rares accessoires, des costumes idoines, une salle de poche et vous passez vraiment une bonne soirée.

Les trois acteurs (Emilie Cazenave, Pierre-Etienne Royer et Guillaume Paulette) s’amusent à qui mieux mieux avec le public. On rit, on s’émeut (du mari trompé, mais Dieu qu’il est bête !). Ce n’est pas très moral, mais tant pis. Aucune vulgarité, juste de la légèreté. Des bons mots – du grand Guitry sur les femmes – et des dialogues rythmés. Bref, une pièce à voir.

Guitry - Faisons un rêveL’action : il y en a.

Le lieu : le théâtre Edgar, une minuscule salle, 58 boulevard Edgar Quinet. Peut-être 50 places au maximum en tassant bien. Une scène de quelques mètres carrés, des banquettes rouges, un confort minimal mais qu’importe. L’archétype du petit théâtre parisien. Beaucoup de charme.

Le temps : la pièce dure 1h15 – C’est rythmé, dynamique, on ne s’ennuie jamais. La pièce est jouée du mardi au vendredi à 20h, samedi à 18h30 et 20h, dimanche à 15h30, et ce jusqu’à la fin du mois de décembre.

La bienséance : non, c’est totalement immoral, mais que c’est drôle !

Pour réserver : http://www.billetreduc.com/98892/evt.htm

Artetvia en vacances !

04 jeudi Juil 2013

Posted by hilaire in Evénement

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Durant les mois de juillet et août, Artetvia prend des vacances, méritées ou pas, ce n’est pas à moi de le dire (quel bel appel du pied, n’est ce pas ?).

Les livraisons seront donc plus irrégulières, mais pas totalement absentes : la seconde partie de la découverte de Vézelay ne devrait pas tarder à arriver ainsi qu’une présentation de la musique pour trompe de chasse par un spécialiste reconnu de cet art.

Je remercie les fidèles lecteurs et les moins fidèles. Je tiens à remercier particulièrement toutes les personnes qui se sont prêtées au jeu de l’entretien.

Pour les fans de statistiques, il faut savoir que le site a compté plus de 7 000 visites, venant de 45 pays : en tête et loin devant, la France, suivie de la Belgique, du Canada et des Etats-Unis. Manquent encore quelques grands pays comme la Chine, l’Inde, l’Iran ou l’Australie.

Ces derniers mois, nous avons pu découvrir de nombreux sujets culturels, touristiques et artistiques. Je vous rappelle le palmarès (en nombre de visites), comme ça, ceux qui auraient raté un numéro pourront se rattraper facilement.

–          L’entretien avec Marie Storez sur l’enluminure, au coude à coude avec…

–          …la rencontre avec Jeanne Barbey sur la composition musicale

–          Le peintre Marin-Marie

–          La présentation du métier de marchand d’art par Jean-Baptiste Champion

–          Le sculpteur Jean Fréour

–          La commune bretonne du Faouët

–          La récente rencontre avec Anne-Sophie Bonno, peintre et copiste au Louvre

–          Les variations autour de la Follia, thème musical particulièrement populaire dans toute l’Europe baroque

–          L’entretien avec le luthiste et théorbiste John Chappuis

–          Les castrats, haute-contre et contre-ténors

N’oubliez pas de vous inscrire sur la page Facebook d’Artetvia pour être tenu au courant des nouveaux articles.

Pour finir, je ne résiste pas à vous proposer une pièce de musique que j’aime particulièrement. Un Magnificat (H73) de Marc-Antoine Charpentier, interprété par les Arts Florissants et chanté notamment par l’inénarrable Dominique Visse :

De nouveaux et ambitieux projets sont prévus pour la rentrée ! Restez en ligne et bonnes vacances !

Dalou à Cognacq-Jay : la révolution et la grâce

06 jeudi Juin 2013

Posted by hilaire in Artiste, Evénement, Sculpture

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Dalou, Marais, Musée, Paris

Le changement, c’est maintenant ! Après un article un peu long (sur Job), place à l’entrefilet.

Je vous avais présenté il y a quelques mois le musée Cognacq-Jay, un petit bijou posé dans le Marais, à deux pas de la place des Vosges et qui offre une superbe collection d’objets d’art du XVIIIème siècle, mobilier, peinture, sculpture et arts décoratifs.

Je vous avais présenté brièvement Dalou, le sculpteur communard, à l’occasion de notre visite du Petit Palais, notablement fameux pour son Triomphe de la République.

Et bien, j’ai la joie de vous annoncer que les deux sont désormais unis pour le meilleur mais non pour le pire le temps d’une exposition.

Dalou s’expose en effet à Cognacq-Jay. Lui le révolutionnaire, le socialiste utopiste, genre phalanstère à la Fourier et Godin, au milieu de pièces très peu « classes laborieuses et industrieuses » ? On va loin dans le contraste ! Et bien figurez-vous que non !

Bon nombre d’œuvres sont en fait de facture et de thèmes très classiques. Dalou ne dépareille pas avec les Houdon, Lemoyne et autre Clodion des collections permanentes. De charmants bustes enfantins, très purs dans leur matériau, leur plastique et leur regard (sans l’ambiguïté sciemment masquée de peinture de Greuze), des groupes mythologiques, nymphes, putti dodus et fessus, etc…

Dalou a visiblement été fortement inspiré par ses prédécesseurs du XVIIIème siècle, oscillant entre une tendance classique et sage et les effets de manche de la rocaille, tout en gardant leurs caractéristiques communes : raffinement de la matière, virtuosité des accents, finesse maniérée des formes. En quelque sorte, l’idéal réaliste, comme aurait dit Pigalle : en tout 35 terre-cuites, plâtres et bronzes de ce grand artiste qui vous sont présentés dans le splendide et calme écrin qu’est l’Hôtel Donon.

C’est gratos et c’est jusqu’au 13 juillet 2013

Quelques oeuvres

Ariane et Bacchus

Ariane et Bacchus

La liseuse

La liseuse

Baigneuse s'essuyant les pieds

Baigneuse s’essuyant les pieds

Buste d'enfant

Buste d’enfant

Musée Cognacq-Jay, 8 Rue Elzevir dans le IIIème – Métro Saint-Paul

Dalou fait par ailleurs l’objet d’une exposition au Petit Palais intitulée « Dalou le sculpteur de la République » avec des œuvres plus politiques et sociales, présentant près de 400 œuvres (sculptures, peintures, dessins…).

Le menu du jour : Versailles, Bastille et les Invalides

02 jeudi Mai 2013

Posted by hilaire in Evénement, Musique

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Invalides, Opéra, Versailles

Il ne fait pas beau : froid, pluie, brouillard. Les ponts, viaducs et autres jours fériés vous laissent quelques loisirs, la situation nationale est morose et maussade : si vous restez à Paris et ne pouvez changer d’air, tâchez au moins de vous aérer l’esprit.

Trois conseils pour le menu du jour

En entrée : l’exposition consacrée au Trésor du Saint-Sépulcre, au château de Versailles

Une exposition fascinante, à voir absolument. Fondé après la première croisade (1099), l’Ordre du Saint-Sépulcre est un ordre religieux dont la mission principale était la garde et la « gestion » des lieux saints, y compris la vie liturgique. Obligé de quitter progressivement la Terre Sainte entre les XIIème et XIIIème siècles, l’Ordre s’installera en Occident jusqu’à sa dissolution pontificale en 1489, avec des survivances beaucoup plus tardives dans certains pays. Il est recréé en 1847, avec pour principale activité le soutien au patriarcat latin de Jérusalem (soutien aux paroisses, écoles, orphelinats…).

Versailles - Trésor du Saint Sépulcre

Versailles – Trésor du Saint Sépulcre

Tout ça pour dire qu’au cours de son histoire, l’Ordre a pu bénéficier de largesses des différentes cours princières d’Europe, soucieuses de soutenir la présence chrétienne à Jérusalem et de s’assurer une paisible vie éternelle. De ces nombreux présents, nous pouvons en voir aujourd’hui environ 250. Uniquement des pièces d’exception : orfèvrerie, bijoux, paramentique, peintures… Je ne vous en dis pas plus, allez-y ! Le conseil du radin : le billet d’entrée comprend la visite de l’exposition et du château. Si vous préférez ne visiter que l’expo, rendez-vous y après 16h, ce sera deux fois moins cher.

http://www.chateauversailles.fr/les-actualites-du-domaine/evenements/evenements/expositions/tresor-du-saint-sepulcre

En plat principal et roboratif, la troisième symphonie de Mahler, mise en ballet à l’Opéra Bastille.

Des dix symphonies de Mahler, la troisième est la plus longue : plus d’une heure et demie. L’orchestre est puissant, notamment huit cors, quatre trombones et quatre tubas. Les six mouvements sont de durée très inégale, avec une solide première partie, portée par les cuivres et les percussions. Autre particularité : au quatrième mouvement, on assiste à la douce entrée d’une mezzo, chantant un extrait d’Ainsi parlait Zarathoustra de Nietzsche. Quant au cinquième mouvement, on entend, sans les voir, un chœur de femmes et un chœur d’enfants qui interprètent un extrait de Des Knaben Wunderhorn, autre œuvre magistrale de Gustav. Quant au dernier mouvement, j’avoue qu’il m’a semblé un peu long, et que la fin n’en finit pas – un peu comme un discours où vous entendez « pour conclure » et qu’en fait, vous en avez pour vingt minutes avant la fin réelle.

Mahler - Troisième Symphonie

Mahler – Troisième Symphonie

La chorégraphie est particulièrement réussie où alternent des passages résolument contemporains (notamment le premier mouvement, viril, sauvage – le thème est le monde originel (post lapsaire ?) – donc place à la nature farouche, aux bêtes féroces et aux hommes de Cro-Magnon) et d’autres beaucoup plus classiques (deuxième et troisième, presque pastoraux). Le dernier mouvement débute par un passage de danse seule, sans musique assez impressionnant. Honnêtement, on passe un bon moment.

http://www.operadeparis.fr/saison_2012_2013/Ballets/troisieme-symphonie-de-gustav-mahler/detail/

En dessert, fin et léger, la nuit aux Invalides (ben aux Invalides quoi). Un spectacle éblouissant de colorisation de la cour intérieure des Invalides, à travers l’évocation de trois personnalités de l’histoire militaire française : Louis XIV, Napoléon et De Gaulle. Les textes sont de grande qualité, dits par les voix intemporelles d’André Dussolier et de Jean Piat. On y parle d’honneur, de grandeur, de patrie, de devoir et de mémoire, toutes valeurs qui manquent à notre génération désenchantée (comme le chante MF, une grande philosophe).

Côté visuel, et bien chapeau : la cour des Invalides s’anime, s’enflamme, dans un tourbillon de couleurs et de sons. On y croise les épopées de ceux qui ont fait l’histoire de ce lieu, sans oublier quelques touches d’humour de bon aloi. Un moment magique et plein de grâce !

http://www.lanuitauxinvalides.fr/

La nuit aux Invalides

La nuit aux Invalides

Bon appétit !

D’Angers au Louvre !

14 jeudi Mar 2013

Posted by hilaire in Evénement, Sculpture

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D'Angers, dessin, Louvre, Musée

Décidément, je n’aime vraiment pas le Louvre : trop d’œuvres assemblées, j’ose dire entassées. Plein d’œuvres magnifiques, évidemment, mais il est difficile de les apprécier. Et puis, que de monde ! Ça grouille, ça bruisse, ça caquette. Et pourtant j’ai décidé d’y faire un tour, pensant que le froid et la neige allaient rebuter le touriste.

Raté !

J’avoue qu’au début j’y étais allé pour voir une exposition sur la peinture mexicaine aux XVIIème et XVIIIème siècles. Patatras, l’expo est très difficile à trouver, perdue parmi les tableaux espagnols de la collection permanente – fort beaux d’ailleurs (Zurbaran, Ribera, Goya…) –  et en fin de compte, très décevante. Circulez, il n’y a rien à voir…

En revanche, je me suis attardé sur la rétrospective dédiée aux dessins de David d’Angers, qui réserve de jolies surprises.

David_d_Angers - FoyLe Louvre, en collaboration avec le musée d’Angers, nous propose une belle collection d’esquisses, de dessins et de modèles réduits en terre cuite, préparatoires aux œuvres plus magistrales que sont les sculptures en pied, les bas-reliefs ou les monuments funéraires, ainsi qu’une partie de la collection de dessins de l’ami David, couvrant principalement le XVIIIème et le début du XIXème siècles (Vernet – Claude-Joseph, pas Horace, Géricault et même Friedrich ; si, si, le Teuton qui a peint Le voyageur contemplant une mer de nuage, œuvre présente dans tous les bouquins d’histoire de collège comme archétypal du début du romantisme allemand à la Herder, Schiller ou Goethe). On n’a pas le sentiment de s’être fait avoir – vous savez les expos qui s’appellent « Rembrandt et ses potes » où il y a beaucoup de potes et peu de Rembrandt… Là il y a vraiment du d’Angers ! Deux salles pleines à ras-bord.

David d'Angers 2De son vrai nom Pierre-Jean David, il est né à Angers en 1788 et mort en 1856. Autant vous dire qu’il en a connu des régimes. D’ailleurs, ça se voit dans les pièces présentées. Fasciné par la mystique thermidorienne et impériale, il a sculpté de nombreux sujets militaires tels que les campagnes d’Espagne du général Foy (monument funéraire au Père Lachaise), mais aussi, quand il le fallait (il faut bien se nourrir, ma bonne dame), un bas-relief représentant la réception du duc d’Angoulême, un médaillon en bronze de Chateaubriand, avec une tête assez inhabituelle, et encore un peu plus tard, un portrait de Prosper Mérimée.

David d'Angers 1Cela donne une œuvre assez éclectique dans les sujets mais une forte unicité dans le style : un historien de l’art parlerait de rhétorique picturale classique. Et en effet, il a par exemple illustré, visiblement avec délectation, une édition d’Antigone, aux traits avares, drapés marqués et muscles saillants (pas pour Antigone, les muscles, pour Créon !). De son voyage en Grèce, avec sa fille Hélène, il rapporta des croquis antiques de toute beauté, notamment de Philopœmen (c’est utile une expo, on apprend le nom de gens illustres !) à Sparte. Même les événements contemporains sont classicisés : la victoire de tel général napoléonien devient un triomphe antique où la virtù et le courage triomphent de la veulerie et la bassesse ; une révolte d’esclaves à Saint-Domingue devient un combat entre gentils Hellènes et méchants Perses (pour l’anecdote, dans la scène, il a croqué un esclave croquant un soldat de la révolution – pas très politiquement correct tout ça…). Les dessins préparatoires sont parfois nerveux, parfois au contraire très précis, notamment les portraits. On peut même apercevoir les techniques de dessins utilisées : il y a un superbe exemple de carroyage méticuleusement dessiné. A la fin de sa vie, alors que nombre de ses contemporains avaient sombré dans un romantisme de bon aloi ou dans les caricatures sociales, il est resté fidèle à sa ligne classique.

D'angers - Chateaubriand

Si, si, c’est bien Chateaubriand !

Cela donne une exposition agréable à visiter : un regret, qu’il n’y ait pas systématiquement la reproduction de l’œuvre sculptée à côté du dessin préparatoire. Pourtant, cela ferait sens comme dirait l’autre.

A voir bien entendu, autrement, je ne vous en parlerais pas, mais un conseil, allez-y tôt le matin, il y aura moins de monde. Et combinez cette visite avec une partie des collections permanentes (billet commun). Ne tardez pas trop, c’est jusqu’au 20 mai !!

http://www.louvre.fr/expositions/david-d-angers-dessins-des-musees-d-angers

Quatre consonnes et trois voyelles, Raphaël‏

13 jeudi Déc 2012

Posted by hilaire in Evénement

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Evénement, Paris, XVIe

On y court, on s’y précipite et on s’y bouscule.

Où ça ?

A l’expo Raphaël qui a débuté au Louvre mi-octobre.

imagesCATS2BD6Première impression : ouahhh ! Total respect devant le maître ! C’est beau ! La galerie des portraits est somptueuse et renforce le sentiment d’une maîtrise absolue de l’artiste à l’âge de la maturité, tant au niveau de la couleur que du dessin. 600 ans après, on est toujours subjugué par ces couleurs à la fois vives et profondes, ces drapés et matières, ces carnations délicates. On sent que le maniérisme pointe le bout de son nez : des couleurs acidulées, une exacerbation des formes, des déhanchés coupables (hé, hé…) ; du même coup, les nombreuses œuvres de Jules Romain (allez, Giulio Romano, ça fait plus mieux) n’en sont que le prolongement logique et homogène.

Laissons parler quelques spectateurs « lambda », après la visite.

« Tout d’abord, pourquoi cette expo? J’avais étudié Raphaël en classe primaire et cela m’intéressait de revoir ses œuvres avec des yeux d’adultes. Ce que j’ai aimé: voir rassemblés un grand nombre d’œuvres habituellement séparées. Mais ce que j’ai préféré ce sont les esquisses à la sanguine ou au crayon. Il est intéressant de voir l’étude d’un personnage qui ne sera qu’un détail sur la peinture final. »

Raphael 2« Je suis toujours en admiration devant la peinture italienne et cette exposition m’a confirmé qu’il vaut mieux voir les toiles « en vrai ». J’ai particulièrement admiré les jeux de lumière, la grâce des personnages de la Sainte Famille et surtout, un détail frappant, le rendu extraordinaire des étoffes, en particulier sur les portraits ! J’ai été juste déçue du cadre, de l’éclairage vraiment pas adapté »

Après comme toutes les expositions à la mode, le spectacle est aussi dans le public : asiates qui prennent tout en photo, y compris les extincteurs et la verrière en forme de pyramide de leur compatriote, familles de province qui emmènent – ou emportent c’est selon – les enfants pour aller consommer de la culture, amateurs sérieux et consciencieux qui lisent tout, regardent tout… Et surtout petits groupes agglutinés autour de l’inénarrable Monsieur (souvent un Monsieur, si, si) je-sais-tout qui ira toujours trouver qui un sens caché, qui une anecdote historique qu’il vient de lire sur Wikipédia, qui un commentaire élogieux ou franchement désobligeant (vous savez les histoires d’artistes ayant exprimé leur sur-moi et leur bas instinct sinusoïdal et parabolique) et surtout qui parle fort pour montrer que même s’il a daigné condescendre à se mêler au peuple, il reste celui qui sait…

Bref, allez-y ! Cela vaut le coup, vraiment… et il ne vous reste plus que 33 jours !

Exposition Raphaël : au Louvre jusqu’au 14/01/2013

http://www.louvre.fr/expositions/raphael-les-dernieres-annees

Liens

  • Alboflède Conseil en développement touristique et culturel
  • Ensemble Velut Umbra Musique ancienne et concerts pédagogiques

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  • Aldo Ripoche dans Le compositeur méconnu du mois : Jacques de la Presle (1888-1969) – Un concert à venir [addendum du 26 mars].

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